Tour du monde des écoles : les élèves francophones scolarisés dans des systèmes scolaires étrangers.

#expatriation , #scolarité

Etre parent d’élève dans un système scolaire étranger.

La question de l’éducation est centrale dans l’expatriation en famille. Parfois même, elle devient le moteur d’une expatriation, ou elle peut, dans le cas contraire, rendre l’expatriation si pénible qu’on lui préférera un retour aux sources plus favorable au bien-être de l’enfant.

On entend et lit beaucoup d’idées préconçues sur les systèmes scolaires. Les jugements positifs ou négatifs sur ces écoles anglaises, allemandes, américaines, suédoises, finlandaises, etc. font presque figure de mythes sur la toile, ce qui rend le discours peu acceptable pour l’école française qui, comme d’autres, se questionne beaucoup, tâtonne et supporte mal qu’on lui brandisse, comme une critique à peine masquée, les avantages de ce qui se fait ailleurs.

Nous avons la chance, sur Expats Parents, d’avoir la possibilité d’écouter non pas les spécialistes de l’éducation, qui lisent des statistiques et font des rapports, mais des personnes qui vivent au quotidien l’expérience de l’immersion dans un système scolaire étranger. Ce que ces parents (et enfants) ont à dire est très éclairant sur les attentes des parents francophones en matière d’éducation. Et c’est à ces personnes que nous avons décidé de donner la parole.


Le cadre scolaire sert de cadre à l’expatriation pour l’enfant.

Les parents qui s’expatrient le savent, et le sujet occupe la grande majorité des conversations qu’ils ont entre eux : le choix de l’école est un choix décisif sur la façon dont les enfants vont accepter et vivre cette expérience à l’étranger. Idéalement, tous les parents souhaitent un cadre scolaire motivant, positif, sûr, accueillant... Les parents expatriés en attendent également que l’enfant y trouve sa place dans la culture, apprenne la langue, se sente bien dans cet environnement qui constitue l’essentiel de son rapport à son pays d’accueil.


Les parents emmènent hors frontières leurs espoirs et angoisses de parents d’élève.

Comme on ne déménage pas en laissant derrière soi qui l’on est vraiment, on ne s’adapte pas à un système étranger sans oublier ce qui fait toute la difficulté d’être parent d’élève : on veut toujours le meilleur pour son enfant. On voudrait qu’il ne connaisse jamais le harcèlement, le sentiment d’échec, le sentiment d’exclusion. Or, le parent expatrié laisse à la grille de l’école un enfant étranger, étrange pour les autres, singulier par son accent, son expérience, son goûter dans le sac, etc. Il le laisse seul se faire une place dans cette école, dans ce pays, et attend désarmé la fin de la journée pour savoir si « l’école » s’est bien passée.


Etre parent d’élève quand on est étranger est plus difficile qu’il n’y paraît.

Certes, le parent expatrié a visité les locaux, il a posé des dizaines de questions : il n’en reste pas moins que lorsque nous n’avons pas grandi dans un pays, son système scolaire nous est profondément inconnu. Quand on fait le choix de placer son enfant dans une école locale, on découvre un rapport différent à l’éducation, au savoir, aux règles, à travers l’expérience des enfants, à mesure qu’ils veulent bien raconter le détail de leurs journées.

A ce titre, la réunion de rentrée est plus importante que jamais. Si l’on se plaint de ne pas comprendre les sigles de l’école francophone : on nage complètement dans ceux du nouveau système. Le parent étranger pose des yeux ronds de stupeur sur les routines, les disciplines, les outils qu’il n’a jamais connus ; il est celui qui écoute avec le plus d’attention dans la salle les moindres petits détails de la présentation de l’enseignant, car rien pour lui n’est évident.


L’expérience de la scolarisation dans un système étranger est bénéfique pour tous.

Il n’en reste pas moins qu’un même discours émerge pour tous : faire l’expérience de l’école à l’étranger est une expérience fascinante et enrichissante. Les enfants appréhendent de plus près cette autre culture et la font leur à mesure que les années passent. Les parents apprennent à apprécier ce que cette nouvelle école leur apporte, mais apprennent aussi à apprécier ce que l’école francophone leur apportait aussi. On s’aperçoit qu’il est des vérités internationales (comme le nombre d’élèves dans les classes qui compte dans la qualité de l’enseignement), et des illusions qu’on se fait sur ces « systèmes » brandis parfois comme modèles. Aucun système scolaire n’est parfait, et d’ailleurs, aucune expérience dans un même système ne sera la même.

C’est donc cette richesse des points de vue que nous vous proposons de découvrir prochainement dans notre tour du monde des écoles. 


Ecrit pour Expats Parents par Emilie Proust, professeur de français.
Son blog :
 https://madeleineetcupoftea.com/
A lire, du même auteur : "Le blues de l'expat""Ceux qui sont restés""Super maman expat", "Abécédaire des idées reçues sur l'expatriation"