Se préparer au départ

#déménagement , #expatriation , #famille , #psychologie

L'annonce du départ

Souvent, entre l’annonce d’une expatriation et le départ effectif, plusieurs mois se sont déroulés. On se dit que le jeune enfant n’a pas besoin d’être mis au courant tout de suite, que plus on lui dira tard, moins il aura à attendre le départ. Pourtant, ce n’est pas un bon calcul, malgré le fait qu’il parte d’un bon sentiment. Un enfant a des « antennes » et décrypte très bien les informations que le parent veut lui cacher. Il peut également entendre une conversation d’adultes par hasard et en mésinterpréter la teneur. Il ressent l’excitation engendrée par la nouvelle chez ses parents et peut parfois se sentir mis à l’écart de n’avoir pas été mis au courant. C’est pourquoi, même si vous n’allez pas aborder ce thème trop fréquemment alors que le départ vous semble lointain, il est primordial et respectueux envers l’enfant de l’en tenir informé dès le début de manière claire. Cela permet aussi d’en faire un « complice » et de l’amener à adhérer à ce projet qui le concerne tout autant que vous.

Les trucs qui marchent

Dès que le départ est confirmé, une annonce brève et honnête met tout de suite l’enfant à l’aise. Inutile de rentrer dans les détails, il posera ses questions petit à petit ou manifestera des signes d’angoisse auxquels vous pourrez répondre à ce moment-là. Pour aider l’enfant à situer le départ dans le temps, vous pouvez faire avec lui ce que l’on appelle une frise du temps sur laquelle on note les jours et les mois de l’année. Vous pouvez coller des images qui représentent les activités quotidiennes de l’enfant à la maison : par exemple, lundi - école, mardi – école, mercredi – piscine, etc. Pour l’aider à se repérer, vous pouvez aussi consigner les fêtes importantes de l’année sur les deux mois à venir : Noël, vacances d’été, anniversaires, etc. L’enfant peut également coller une gommette tous les matins sur le calendrier, ce qui lui permet de mesurer le temps parcouru et le temps restant jusqu’au déménagement. Ces menues actions lui donnent ainsi l’occasion d’intégrer petit à petit la notion de temps.

Avec l’enfant plus âgé, on peut aussi élaborer un rétro-planning avec lui, ce qui lui permet d’être acteur du déménagement et gestionnaire de son temps. 

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Que faire le jour du déménagement ?

Dans quelques heures, les déménageurs seront là pour vider la maison. Pour vous, comme pour votre enfant, c’est une expérience à la fois stressante et forte émotionnellement. Quelques pistes pour vous aider à surmonter cette (ces) journée(s).

 

L’heure du départ enfin là

La (ou les) journée(s) de déménagement s’avéreront intenses, tant physiquement que psychiquement. Dans l’absolu, il semble constructif que l’enfant, bien préparé, puisse assister à la mise en carton ; cela l’aidera à réaliser le départ.

Cependant, pour le parent, ce n’est pas toujours l’idéal d’avoir, en plus, à gérer les enfants à ce moment-là. Cela demande une organisation d’autant plus exigeante de la journée. Par ailleurs, voir le lieu de vie se vider de ses meubles est un moment fort en émotions. Pour l’enfant, il vaut mieux assister, au cours de la journée, à ces enlèvements graduels qui aboutissent à la vacuité du lieu, plutôt que d’être confronté, d’un seul coup, à sa maison vide.

Mais chacun fera en fonction de ce qu’il pense pouvoir gérer, et il est certain que l’aide de proches qui prendront les enfants en charge ce jour-là est aussi une solution appréciable.

Vous pouvez également préparer l’enfant en lui lisant des livres sur ce thème, en lui expliquant et en l’impliquant dans l’action. Il peut très bien, en effet, trier ses propres jouets (cela peut être l’occasion d’en donner certains) et ranger ses affaires dans des cartons.

 

Un moment qui fait partie des souvenirs

Le déménagement n’a pas forcément toujours le goût d’une corvée… Dans le cas où le déménagement n’est pas pris en charge par une société payée par l’entreprise du salarié, on peut fort bien faire appel aux amis pour charger le container et faire un barbecue ou une petite fête. Les enfants peuvent aider au rangement du camion ou du container ; ils seront ainsi de réels acteurs du déménagement. On peut prendre des photos des différents participants : cela concourra à garder un bon souvenir de ce premier pas vers la vie d’expatrié. Et c’est aussi une bonne façon pour les parents de gérer les divers sentiments ressentis à cette occasion.


Adélaïde Russell , et Gaëlle Goutain  : "L'enfant expatrié" Editions l'Harmattan

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