Comment préparer son enfant de moins de 5 ans à la grande aventure de l’expatriation ?

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Lorsque nous partons en expatriation avec nos enfants âgés de trois à six ans, de nombreuses questions se posent. Pourtant comme ils sont petits, nous avons tendance à penser que ce sera plus simple, qu’ils s’adapteront plus facilement, qu’ils suivront le mouvement. Nous avons nous-même peu de souvenirs d’avant cinq ans, et de ce fait nous avons dû mal à imaginer ce qui se passe dans la tête de nos chérubins. Nous avons alors souvent tendance à penser pour eux et à prendre des décisions à leur place. Or tous petits déjà nos enfants ont déjà leur propre avis. Et ils ont la capacité d’interpréter ce qui l’entoure. Comment faire alors pour les préparer en tout confiance ?

 

Annoncer la nouvelle

N’attendons pas le dernier moment pour lui annoncer le grand départ : notre enfant a besoin de temps pour se faire à une nouvelle idée. Souvent au début, nous avons l’impression que ça ne le touche pas. Il n’en parle pas, il semble indifférent, il continue de se comporter comme si de rien n’était. Pourtant l’idée se forge dans sa tête et il commence peu à peu à interpréter la situation. Il se base sur les éléments que nous lui avons présentés mais aussi sur les choses qu’il voit. À la maison, par exemple, notre enfant nous voit réagir, préparer, nous projeter et il va ressentir aussi toutes ces choses. Des pensées erronées peuvent alors apparaître comme « si papa et maman sont aussi stressés, c’est que ce qui se prépare n’est pas bon pour moi »…

Pour lever ses interprétations fausses, il faut parler avec notre enfant et le rassurer le plus possible et le plus honnêtement. Répondons aussi à toutes les questions qu’il peut se poser même les plus étonnantes ! « Il y aura des piscines là où on va ? ». Notre enfant a besoin de savoir s’il va retrouver certains de ces repères. « Oui, il y aura des piscines, mais elles seront peut-être différentes de celle où tu vas ! »

 

Préparer le départ

La séparation avec ceux qui restent est souvent difficile et il est rare que nous ayons des liens (amis ou familles) dans le pays d’expatriation où nous allons aller.

•  Faire des fêtes avec les amis, avec la famille : l’enfant même petit gardera des souvenirs de ces moments-là.

•  Le rassurer en disant que nous aurons d’autres moyens de rester en contact et que nous reviendrons de temps à autre.

•  Le rassurer sur sa capacité à se faire de nouveaux amis : « te rappelles-tu du centre aéré où tu ne connaissais personne ? »

•  Quitter sa maison, sa chambre, son univers est aussi difficile pour lui : créer un petit rituel pour dire au revoir à ces choses-là peut être une solution douce.

•  Prendre contact avec des expatriés déjà sur place ou des personnes locales ayant des enfants du même âge. L’intégration dans le pays en sera facilitée.

 

Découvrir ce qui l’attend

Les enfants de moins de cinq ans sont en plein développement moteur et souvent ils aiment explorer : profitons-en pour leur faire découvrir le pays d’expatriation :

- par le goût : proposer à vos enfants des repas typiques du pays, c’est donner au sens propre un avant-goût de ce qui les attend.

- par l’ouïe : des chansons pour enfants et autres musiques locales permettront à notre enfant de préparer son oreille à ces nouvelles sonorités.

- par la vue : films, affiches, photos, petits livres documentaires

- par le corps entier : se trémousser sur une musique, en chantant des sons qu’il ne comprend pas encore, lui ouvrira de nouveaux horizons.

Le fait de lier joie et nouveauté permet à notre enfant de se sentir en sécurité et lui offre l’enthousiasme et la curiosité nécessaire pour affronter l’inconnu sans crainte.

Prendre le temps d’écouter

Pour connaître son ressenti, ses impressions, son interprétation de la situation, le plus simple est de lui poser des questions et d’écouter la réponse sans juger, sans essayer de l’influencer. Nous pouvons, par contre, partager notre propre vision des choses, en toute sincérité. Inutile de nier que nous sommes nous aussi soucieux, que nous ne savons pas ce qui nous attend : notre enfant ressent bien que nous ne sommes pas complètement sereins. Mais montrons-lui que nous pouvons trouver des réponses à ses questions. « À quoi ressemblera ma nouvelle école ? » Un tour sur Internet et la voilà devant ses yeux. En lui montrant que nous sommes plein de ressources, notre enfant va avoir confiance et sera prêt pour cette grande aventure.

Attention, l’un des écueils dans lequel il ne faut pas tomber est de lui poser trop de questions. Car cela risque de le déstabiliser. S’il ne sait pas trop ce qui l’attend mais qu’il n’est pas inquiet, inutile de lui ressasser les bienfaits de l’expatriation. Certains enfants vivent au jour le jour et nous font simplement confiance.

 

Des livres pour aider

Lorsqu’on est petit, il est difficile de se projeter dans quelque chose qu’on ne connaît pas. Et nous, parents, n’avons pas toujours les mots pour parler de cela. Pourtant discuter avec lui de ce qu’il va se passer permet d’appréhender plus sereinement cet inconnu. Prenons le temps, les soirs, de lui lire des livres sur le sujet ! Des livres sur comment prendre l’avion, sur les déménagements, sur un nouveau pays, une nouvelle culture, sur une nouvelle langue. Mais aussi sur la différence, sur la capacité de s’adapter, sur les petites victoires du quotidien. Car en lui montrant par ces exemples qu’il est lui aussi capable d’affronter des situations inconnues, nous lui offrons les clés nécessaires pour aborder ce nouveau terrain.

 

Pouvons-nous vraiment préparer notre enfant haut comme trois pommes à cette expatriation ? La réponse est non. Nous même, avouons-le, ne serons jamais totalement prêts. Notre enfant, lui, est en plein développement : sa perception du monde est différente de la nôtre. Mais à force d’écoute, d’échanges, nous pouvons lui offrir tout ce dont il a besoin pour que tout se passe dans les meilleures conditions possibles. Comme dans toute aventure, il y aura des hauts et des bas, des choses connues et inconnues, le tout est de toujours garder le cap, de rester bienveillant et d’aider notre enfant du mieux que l’on peut. Et de surtout vivre cette belle expérience familiale dans la joie !


Catherine Allibert

Écrivain et accompagnatrice des enfants expatriés dans le monde de la langue française.

Son site : http://www.unehistoiredeninjasetdesamourais.com

« Apprendre le français avec la souplesse du ninja et la rigueur du samouraï ! »


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