Faut-il partir ou faut-il rester ?

Suivre ou pas, c'est une question que tous les futurs expats se posent...

1. Comment faire ? 
   Le meilleurs moyen pour ne pas paniquer c'est de prévoir. En effet, on ne peut pas toujours prévoir. Cependant quand un plan de restructuration est prévu ou si votre conjoint a fait un V.I.E. ou qu'il/elle est un(e) as en anglais, il y a fort à parier qu'on va lui proposer de bouger ou lui conseiller fortement de le faire. Bouger de Paris à Limoges n'est pas plus facile ou difficile que de bouger de Paris à Shanghai. A l'étranger, vous êtes vite pris(e) en charge par la communauté française pour peu que vous fassiez les démarches pour la rencontrer. Bouger à travers la France, cela semble plus facile, sauf que personne ne vous attend et que vous pouvez vous retrouver bien plus isolé(e) même en ayant fait les démarches pour rencontrer des gens. Après, vous pouvez aussi positiver, en vous rappelant que c'est une chance qui vous est offerte, cela même si, à priori, ce départ tombe mal d'un point de vue personnel.

2. Je ne veux pas souffrir...
   Si vous avez peur de souffrir de ce changement, le mieux est d'en parler avec votre conjoint, pas avec vos copines (rires) et de ne surtout pas demander l'avis de vos parents etc (eux ils seront de votre coté quoi qu'il arrive, ils alimenteront votre appréhension et ce n'est pas ce que vous cherchez, n'est ce pas ?)...Cela va vous embrouiller. Un projet de cette envergure se crée tout d'abord à deux, et si l'un est réticent, l'autre devrait pouvoir prévoir une autre alternative. Si d'alternative, il n'y a pas, mon conseil serait d'en parler avec un professionnel qui vous aide à définir vos peurs et à les surmonter.

3. Les compromis, c'est pas mon fort    
   Soyons clairs, lorsqu'on vit à deux (ou plusieurs, quand il y a des enfants), on est obligé de faire des concessions et des compromis, sinon la vie est juste intenable. Selon psychologies.com : "Faire un compromis ne signifie pas se renier.  C'est une manière de rester soi-même, mais à deux. C'est un accord temporaire qui permet d'avancer tout en conservant des points de vue différents. L’absence de compromis peut avoir des conséquences désastreuses sur la vie de couple car c'est un domaine où l'on ne peut rien imposer à l'autre. Les membres du couple ne sont pas obligés d’être d’accord sur la manière d’atteindre différents points mais il faut qu'ils apprennent à négocier à partir du même cadre, qu’ils se mettent au moins d’accord sur l’essentiel, sur la hiérarchie des objectifs". Donc c'est vraiment une fausse excuse, il y a quelque chose qui vous dérange et il faut trouver quoi. Si vous ne voulez pas partir ou bouger, ce qui est humain, il faut savoir dire pourquoi. Le ressenti n'est pas une notion que certains conjoints comprennent, s'il n'est pas accompagné d'exemples concrets.

4. Pourquoi je dois quitter mon boulot ? 
   C'est une idée erronée, vous n'êtes pas obligé(e) de quitter votre boulot. Vous pouvez vous mettre en disponibilité pendant le temps de l'expatriation et arguer auprès de votre employeur que cela vous permettra d'évoluer. Vous pouvez voyager entre votre pays d'accueil et la France si besoin. Vous pouvez changer de métier et si vous ne pouvez pas travailler parce que vous n'aurez pas le visa adéquat, vous pourrez toujours donner de votre temps à une association quelconque. Il est possible que le coté pécuniaire vous pose problème. Il se peut que les finances ne soient pas aussi élevées qu'auparavant et que vous deveniez de indépendant(e) à dépendant(e). Mais, tout est question de négociation entre celui qui part et son entreprise, et celui qui part et celui qui suit. Vous pouvez aussi profiter de ce temps de pause pour reprendre vos études ou juste voyager.

5. Recommencer, encore ? Oui, cela devient vraiment lassant, de changer de pays tous les 3 ou 4 ans. Mais vous n'êtes pas obligé(e) de recommencer. Il est vrai que lorsqu'on a travaillé dur pour atteindre une compétence et que l'on doive tout lâcher pour partir vers on ne sait trop quoi, il y a de quoi en faire une crise. Cependant, cela ne tient qu'à vous de vous renseigner sur le "on ne sait trop quoi". Parce que la vie peut vous amener de bonnes surprises et vous pouvez vous retrouver à mettre en avant vos compétences via un autre métier ou d'une façon différente de celle que vous aviez imaginée. Il est tout à fait possible de bouger de pays sans transformer catégoriquement sa façon de vivre et d'aborder la vie en général. Il y a une adaptation, certes, mais pas forcément un changement drastique.

6. Je suis bien là...
    Rien que le dire, on se rend compte que ce n'est pas recevable pour le conjoint. On est bien chez soi, c'est certain. Mais chez soi peut être partout, à partir du moment où on l'a décidé.Certaines sociétés vous laissent partir avec vos meubles, je pense que c'est une bonne solution, pour retrouver une certaine stabilité. Même si cela n'est pas vraiment pareil. Après, il se peut qu'on ne veuille pas partir à cause des enfants si on en a, ou à cause des parents s'ils sont vieux ou à cause des deux ou parce que l'on en a marre de bouger ou parce que c'est comme ca. Finalement, on n'a pas forcément besoin de raison. Alors, dans ces cas de figure, il faudrait pouvoir penser à son conjoint pour lequel/laquelle c'est un plus de bouger. Je ne dis pas que c'est facile, mais la vie est faite de compromis et si vous partez et que cela vous gêne, vous pouvez aussi poser vos conditions. La vie à deux ou plus n'est-elle pas faite de concessions ?

7. Le/la laisser seul(e) là bas, n'est pas une option...
   Et pourquoi pas, après tout ? En fait, c'est possible bien entendu, mais allez vous tenir dans le temps ? Il y a des gens qui travaillent dans deux villes différentes et se retrouvent le week-end. Oui, bien entendu, mais c'est une solution à court terme et une expatriation, sauf si c'est un V.I.E, ce n'est pas 1 an. Et puis, quand le conjoint est un homme, qui part, tout le monde le sait, un homme n'aime pas être seul. Bien évidemment, tous les hommes ne vont pas aller trouver une autre compagne, mais cela arrive. Et il faut aussi le prendre en compte. Avant de le ou la laisser partir seul(e), il faut se poser cette question : Où en est mon couple ? Puis je me permettre de le mettre en danger ? Car oui, partir seul quand on est en couple (ou en famille), c'est le mettre en danger. Malgré internet et les moyens modernes dont nous disposons aujourd'hui, malgré le fait que l'on se parle tous les soirs (ou tous les matins), on le sait, l'amour longue distance n'est pas viable à long terme. Et même des fois n'est pas viable du tout. Donc, comme je le disaistout est question de dosage et de lien qui vous unit l'un à l'autre. De ce que vous attendez d'une relation de couple, que vous ayez des enfants ou non.

             Tout cela pour vous expliquer que malgré tout ce que vous pensez, le choix n'est pas unique mais multiple, lorsque vous ne partez pas seul(e) et/ou lorsque vous suivez.

             Rien n'est facile, rien n'est gagné d'avance et l'inconnu ou le trop connu fait peur, parce qu'on ne sait pas si on va supporter. Mais en fait, il faudrait se poser la question différemment, se dire qu'est ce qui est le mieux pour lui/elle, pour nous ? Et à partir de ce moment là, vous pouvez faire un travail à deux sur ce qui est le mieux pour chacun de vous.