Amis expats… Loin des yeux mais près du cœur ❤ !

#expatriation , #aurevoir

Personne n’aime être physiquement loin de ceux qu’il aime.
Ce n’est pas une nouveauté !

 

Avez-vous déjà entendu parler de l’angoisse de séparation ? 

C’est une étape normale du développement des enfants qui survient vers 8 mois.
À cet âge, un bébé commence à comprendre qu’il est une personne à part entière et non un prolongement de ses parents. Il se rend donc compte que ses parents et lui sont des personnes distinctes et qu’il peut les “perdre”, ce qui provoque en général des pleurs lorsque les parents le “quittent” (même pour changer de pièce parfois !). Heureusement cela ne dure en général pas trop longtemps car le bébé experimente aussi qu’il peut avoir confiance en ses parents qui finissent toujours par revenir ;-)

 

Je vais partager avec vous aujourd’hui 2 expériences personnelles qui parleront forcement à certains EXPATS PARENTS de ce groupe :

1) En 2010, je vivais à Tokyo depuis 3 ans… Un mois de juin, je suis rentrée avec tous mes enfants sous le bras pour les vacances estivales en France… Sans savoir que durant cet été là, l’employeur de mon mari lui proposerait une mutation mi-juillet pour une prise de poste mi-août à Singapour… Bien sûr, nous étions heureux de ne pas avoir a déménager en milieu d’année scolaire pour nos enfants (on se raccroche au positif dans ces moments là… mais quitter Tokyo en 1 mois seulement impliquait de modifier sérieusement nos « vacances » d’été …planifier un déménagement express (avec toutes les formalités administratives et matérielles qu’on connaît) … mais surtout sans pouvoir dire « au revoir » ni « merci » en direct à la plupart de nos amis et voisins. Pas de pot de départ, pas de remerciements aux maîtresses à qui on avait juste dit « à l’année prochaine » en juin dernier.

Quand on était dans le moment, on était portes par l’adrénaline et la précipitation (ce qui ne nous a pas empêchés de pleurer dans le taxi qui nous a emmené à l’aéroport). Tant de souvenirs de vie défilaient en accéléré (notamment la naissance de notre dernier…. Né à Tokyo, ce qui rend cette ville spéciale aussi par ce biais là).

Avec du recul, j’ai réalisé que déménager de manière brutale sans dire au revoir « normalement » ne nous a pas aidé à clôturer comme on aurait aime ce chapitre de vie… (Y’a plus grave bien sûr, mais quand même cette nostalgie reste là par moments) ;-)

 

2) La semaine dernière, une de mes amies de Dresde, ville allemande dans laquelle nous vivons en ce moment (un maman de l’école de nos enfants et aussi voisine de quartier) a quitté Dresde pour la Chine. En raison des règles sanitaires très strictes liées au Covid en ce moment, elle a dû faire ses au revoir de loin, une par une. Cela a du être difficile pour elle bien sûr, d’autant qu’elle ne pouvait prendre aucun risque : son vol et son visa dépendaient de son test négatif ! Du coup, on se retrouve dans cette situations à devoir se dire au revoir via Facetime, Skype, Zoom… (heureusement que ces solutions existent quand on y pense !!).

Elle m’a écrit un message Whatsapp « I am grateful that we shared a good goodbye cry together, it was nice and important. All the best for you and your family » (« je suis heureuse qu’on ait partagé de belles larmes d’au revoir ensemble, c’était chouette et important. Je te souhaite le meilleur à toi et ta famille »)…

Inutile de vous dire que ça m’a arraché une larme supplémentaire rien que de lire ça… ET POURTANT … c’est important pour passer à la suite !

DES 2 côtés !! Dans ces situations, même si on est contents pour les uns et les autres…

- Ce n’est pas facile d’être celle/celui qui part.

- Ce n’est pas facile d’être celle/celui qui reste non plus.

 

Alors… par rapport aux « au-revoirs » ! Je pense avoir une petite expérience …
J’aurais envie de vous dire :

- c’est complètement OK de pleurer… même quand on est un adulte !

(surtout quand on est un adulte je dirais, ca libère… et ce n’est que l’expression du fait qu’on a vécu de belles choses et partagé de beaux moments ensemble).

- c’est bien de vivre pleinement le moment, comme il vient, et de ne pas tenter coûte que coûte de refouler ses émotions (tôt ou tard, elles sortiront de toutes façons !) ;-)

ce ne sont pas des « adieux » (vous n’allez pas mourir demain à ce qu’on sache !!) mais plutôt des « à bientôt » (la vie est pleine de surprises et on se retrouve bien souvent plus tôt qu’on ne l’aurait imaginé, avec souvent une belle intensité de bonheur lors des retrouvailles)

ces au revoir sont importants des 2 côtés pour pouvoir sereinement passer à autre chose, et faire évoluer la relation (en maintenant le lien différemment).

on ne quitte jamais vraiment ceux qui comptent dans notre vie.

 

D’ailleurs… connaissez-vous ce chant ? :
https://www.youtube.com/watch?v=ziwd4Vq4A4Y

Extrait des paroles :

“Je peux faire de la voile sans vent
Je peux ramer sans rames
Mais ne peux quitter mon ami
Sans verser de larmes
(…)
Je peux faire du pain sans levain
Je peux faire du vin sans raisin
Mais ne peux quitter mon ami,
Sans verser de larmes
(…)
Je peux voir le soleil la nuit
Je peux voir la nuit sans étoile
Mais ne peux quitter mon ami
Sans verser de larmes

Il vous parle ?

Certains s’écrivent ce qu’ils peinent a dire à l’oral. 
D’autres versent une larme pudique car c’est dans leur nature. 
Certains auront tendance à fuir le moment. 
D’autres encore auront besoin de temps...

Que vous soyez de nature émotive ou non, il parait important de trouver votre manière de dire au revoir. C’est ça le principal.

Pour ma part, après de nombreux déménagements, donc de nombreux au revoir déchirants… depuis ma dernière expatriation, je travaille en ligne…

Je crois bien que c’est la solution que j’ai trouvée pour ne jamais avoir à dire au revoir … au moins à mes patients ! ;-)

 

Article écrit pour Expats Parents par Domi de Laporte
Orthophoniste en ligne

www.domidelaporte.com