Orientation scolaire et expatriation

#expatriation , #orientation

L’orientation tout comme l’éducation doit permettre à chaque enfant, chaque adolescent, chaque adulte de trouver sa place dans le monde et disposer de tous ses moyens intellectuels, créatifs et affectifs pour devenir un être humain à part entière.


Vous êtes expatriés et l’orientation scolaire est un sujet préoccupant ?

Votre carrière professionnelle ou vos choix personnels vous ont amené́ vers des pays plus ou moins lointains, dont la culture est plus ou moins éloignée de la vôtre. Vous avez alors la chance d’offrir à vos enfants une scolarité́ à l’étranger, un « temps ailleurs » où ils peuvent se construire à travers d’autres repères, d’autres coutumes, d’autres connaissances. Ils sont bilingues, voire trilingues, possèdent un esprit ouvert, se sont adaptés à différentes cultures et côtoient de nombreuses nationalités.

Mais voilà̀, un jour, il faut s’orienter : est-il préférable de rentrer en France ? De rester dans ce pays ? Faut-il aller étudier ailleurs ? Des questions qui compliquent encore davantage la recherche de la filière idéale.


Vous parents, faites face à un éventail de choix. Les déménagements fréquents, les changements de systèmes et de rythmes scolaires ainsi que les ambitions internationales des enfants d’expatriés nécessitent une connaissance encore plus approfondie des cursus de l’enseignement supérieur.

Si, dans une famille sédentaire, le choix est déjà̀ compliqué, alors la distance et la méconnaissance des cursus troublent encore davantage les perspectives. Les difficultés sont démultipliées par l’étendue des possibilités de l’orientation scolaire.


Zoe "Notre fille parle anglais et chinois. Nous vivons en Asie depuis sa naissance et elle ne connait pas autre chose que les lycées français à l’étranger. Nous ne savons pas où l’envoyer étudier et nous avons peur qu’elle ne trouve pas ses repères en France. Comment l’aider ?"

Maxime vit au Canada mais ne veut pas poursuivre ses études là-bas. Il est très clair sur ce qu’il veut faire : revenir en France et intégrer une des meilleures classes préparatoires aux grandes écoles de commerce. Ses parents le poussent à partir étudier en Grande-Bretagne. Maxime ne veut pas en entendre parler. Les discussions familiales autour du sujet de l’orientation sont plus que tendues. Maxime se renfrogne. Comment réouvrir le dialogue ?


Votre rôle est d’aider vos jeunes à se projeter dans l’avenir en les accompagnant avec enthousiasme. Votre regard est un miroir complice qui interroge et invite à se faire face.

Adoptez la « slow orientation » et accordez-vous du temps pour échanger et créer une relation constructive. Consacrer du temps de qualité́, c’est s’organiser des moments d’intimité́ à l’abri du bruit de la maison et hors de vue et d’ouïe des autres membres de la famille. Le temps de qualité́ est un moment de ralentissement. Comme déguster un délicieux gâteau au chocolat plutôt qu’en faire une seule bouchée vite avalée.


Choisir une orientation est un moment crucial à double titre: décider de l’avenir de votre enfant et revivre ce moment de votre jeunesse où vous avez dû poursuivre votre chemin d’adulte. En tant que parent, vous transmettez des modèles et incitez inconsciemment vos enfants à suivre une voie particulière, à poursuivre des études dans une filière qui VOUS corresond.


De nombreuses études et analyses de sociologues viennent alimenter le débat du déterminisme social. Il en ressort des statistiques édifiantes :

  • un fils qui a un père dans l'armée est 5 fois plus susceptible d’y entrer.
  • les filles d’un père scientifique ont près de 4 fois plus de chances de travailler dans cet environnement.
  • un fils, dont la mère travaille dans le droit, a 7 fois plus de chances d’exercer dans ce milieu professionnel.

Posez-vous donc la question de la part de liberté de vos enfants dans leur choix de carrière ?


Pour vous permettre d’être davantage clairvoyant en ce qui concerne vos influences bonnes ou mauvaises, je vous propose de lire cette liste appelée 

la liste des SY .

Cette liste regroupe des syndromes plus ou moins faciles à identifier. En la parcourant, interrogez-vous : suis-je assez neutre dans ma façon d’aborder son futur ?

☞ Le syndrome de réussite par procuration : les parents vivent à travers les réalisations de leur enfant sur le plan académique. Vous ne faites plus la différence entre vos propres besoins de réalisations et de succès et les siens. Vous êtes surinvestis. Vous y consacrez tout votre temps et votre énergie comme s’il s’agissait de votre propre parcours. 

☞ Le syndrome d’autorité incite vos enfants à penser que votre parole est infaillible et ne doit pas être remise en cause. Les parents, premières figures d’autorité, exercent un pouvoir plus ou moins inconscient.

☞ Le syndrome de l’auto-censure interdit de concevoir d’autres perspectives que celles qui dominent dans le milieu social. L’enfant ne s’autorise pas à imaginer une autre voie que celle suivie par son entourage proche.

☞ Le syndrome du mouton de Panurge privilégie la pensée collective. Il traduit la tendance naturelle à développer une vraie confiance en la majorité, perçue comme ayant forcément raison. Ce penchant favorise souvent le choix des indécis.

☞ Le syndrome du miroir sans tain limite l’ouverture à d’autres croyances. Il s’agit de prendre en considération uniquement les informations qui vont dans le sens de convictions ancrées. Dans cette situation, tout ce qui est méconnu est inévitablement occulté.

☞ Le syndrome du briseur de rêve pousse les enfants à ne pas tenter ce qui semble inaccessible. Des parents qui refusent d’écouter les rêves. Une attitude régie par la peur comme un instinct de conservation qui refuse la prise de risque.

Je ne saurais que trop vous conseiller d’observer, d’écouter, d’expliquer le monde professionnel dès que vos enfants vous interrogent sur le monde qui les entourent. Détecter talents, intérêts, motivations et styles d’intelligences est un véritable job !

OSEZ POUSSER LES PORTES DE L’AVENIR !


Cet article a été rédigé par Caroll Le Fur , coach d’orientation scolaire et professionnelle. Pour accompagner les parents dans l’orientation, elle a écrit un livre aux Editions Eyrolles : « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? ». Pour en savoir davantage : http://bestfutur.com/quest-ce-que-tu-veux-faire-plus-tard/