La vie d'expatrié fait souvent rêver. Elle s'accompagne pourtant d'une perte de repères qui entraîne parfois un isolement et une certaine déstabilisation, surtout pour les mamans.
Les femmes d´expatriés doivent souvent renoncer à leurs ambitions professionnelles pour suivre leurs conjoints. Ceux-ci, à l’inverse, ont tendance à être absorbés par leur travail. Ils ne ressentent ainsi pas le choc de l’expatriation avec la même intensité. Les femmes d’expatriés risquent alors de se sentir seules et de se renfermer sur elles-mêmes.
L’expatriation s’associe inévitablement à une période de stress due au changement d’environnement. Or, être maman est déjà une expérience périlleuse qui entraîne de nombreuses remises en question. Il est donc fréquent que les mamans expatriées soient épuisées car elles doivent à la fois développer leur capacité d’adaptation dans un nouveau contexte social et culturel et en même temps, elles doivent s’ajuster quotidiennement aux besoins de leur(s) enfant(s).
- Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Chaque individu réagit à l’expatriation de manière différente, en fonction de son histoire et de sa personnalité. Cependant, quand les difficultés se présentent, un grand nombre de femmes d’expatriés exprime une forme d'impuissance face à une situation qu’elles ne maitrisent pas. La peur de l’échec et le sentiment d’insécurité sont souvent nommés. L’anxiété ressentie peut alors entrainer des symptômes tels que des troubles du sommeil, des troubles alimentaires, des "attaques de panique", des maux de tête, de ventre ou toute autre forme de troubles psychosomatiques.
Il arrive également que les mamans expatriées aient du mal à s’investir positivement dans les relations interpersonnelles, notamment au sein de leur famille. Cela peut perturber les échanges avec leurs enfants et/ou leur conjoint et développer un sentiment de culpabilité liée à l’impression d’être une mauvaise mère.
- Que faire quand l’expatriation est difficile ?
Quand cela est le cas, il est important de ne pas s’isoler et de partager son vécu. Parfois, la honte de ne pas être à la hauteur de ses exigences prend le dessus et empêche toute communication. De plus, parler de ses sentiments peut être perçu comme un signe de faiblesse dans certaines familles ou cultures. Mais c’est pourtant l’inverse : accepter ses limites est très courageux et constructif. Les expatriés vivent des émotions décuplées liées à une situation déstabilisante qui réveille leurs vulnérabilités parfois insoupçonnées. Parler avec d´autres personnes des problèmes rencontrés est d´une grande aide. Cela permet d’avancer et de se solidifier alors que la honte et le silence paralysent et fragilisent.
Si l’environnement n’est pas assez sécurisant, il existe des professionnels dont le métier est d’écouter avec bienveillance et sans jugement.
L’expatriation en famille est une aventure très riche et pleine de surprises. Il est important d’avoir conscience de ses difficultés et d’échanger sur son vécu pour se donner la chance de profiter pleinement de cette expérience.
Margaux Jaillant Psychologue et thérapeute ICV
http://www.margauxjaillant-psychologue.com/