L'expatriation idéale

#expatriation

C’est quoi l’expatriation idéale ?

La question m’est venue il y a quelques semaines suite à un post sur le groupe Facebook Expats Parents qui demandait aux internautes ce qu’ils recommanderaient comme lieu d’expatriation. Chacun a donné son avis, les Pays-Bas sont souvent revenus, et je me suis dit « tiens c’est marrant pour moi, pas du tout ».

Et quand je dis que je préfère mon pays actuel au Moyen-Orient qui pourtant ne fait pas rêver les foules, les gens me trouvent dingue !

Alors c’est quoi une expatriation idéale ? On rêve de lagon bleu, de Bora Bora ...

1.      Le lieu

Evidemment ca peut paraître le nerf de la guerre, même si pas toujours !

On se rend vite compte sur ce sujet que le lieu de rêve de certains sera l’enfer pour un autre.

Maintenant que j’ai quitté les Pays-Bas, je sais qu’une des choses qui m’ont rendu la vie difficile à La Haye a été le manque de soleil. J’ai beau m’appeler Annaick, je suis une fille du soleil, jamais plus heureuse qu’assise à une terrasse au soleil. Alors on avait bien la plage, la verdure, les vélos, toussa toussa mais mon dieu ce que j’ai eu froid au parc ! Certaines personnes achetaient des lampes de luminothérapie. D’autres n’y voyaient aucun problème. Mais MOI ça me pesait.

Alors plage, campagne, ville, c’est un vrai sujet : mais évidemment on n’a pas tous et toutes besoin / envie de la même chose.

Mais cela peut vraiment jouer sur votre bien-être immédiat.

Les Pays-Bas étaient ma 1ère expat et je ne connaissais rien à ce monde, n’avais rien lu, rien préparé.

Depuis j’ai fait une formation de coaching, j’ai découvert la méditation, lu beaucoup sur l’expatriation notamment sur le site Expats Parents 😉 et connais bien les phases up and down de l’expatriation dans le concept (et dans le vécu !).

Pour autant, j’ai le sentiment que ce facteur extérieur joue et qu’on peut se sentir plus facilement bien ou mal dans un lieu parce qu’il nous convient « naturellement ». J’ai le sentiment que si ma 1ère expat avait eu lieu au soleil cela aurait été un peu moins dur par exemple…

Après, on ne choisit pas toujours notre lieu d’expatriation et si le lieu ne nous convient pas vraiment, il est toujours temps d’utiliser les ressources et techniques, les copines pour nous aider !


2.      Les enfants

Alors là, il y a aussi un gros gros sujet !!

A.     Pas d’enfants : je ne l’ai jamais expérimenté en expatriation et j’ai eu 2 types de retours. Soit on me dit que c’est super car on peut découvrir le pays comme on veut. Soit on me dit que c’est très dur de faire des connaissances sans aller à la sortie de l’école, sans être au parc, ou quand dans les dîners on répond « non » à la question « vous avez des enfants ? ».

B.     Des enfants petits. Quand je suis partie en expat pour la 1ère fois, mon fils avait 2 mois et ma fille 3 ans, et je me disais que j’allais profiter d’eux, les voir grandir, que cela allait être super puisque j’avais arrêté de travailler. J’avais prévu de mettre mon loulou 2 jours à la crèche pour souffler un peu quand même.

Hihi j’en ris encore (enfin maintenant parce qu’à l’époque je n’ai pas du tout ri !). La crèche aux Pays-Bas, quand on ne travaille pas, coûtait environ 300€ /mois pour 1 journée par semaine… Alors il y est allé 1 jour par semaine !! (Ensuite j’ai fait des échanges d’enfants avec d’autres mamans !)

Du coup j’avais l’impression d’être cette maman koala avec mon loulou tout le temps, et ma fille à 15h puisque l’école finit tôt. J’avais donc peu de moments libres et cela a été difficile.

J’avais évidemment un peu idéalisé la situation et n’avais pas vraiment en tête ce qu’est une vie à la maison avec 2 petits.

Et puis si certaines mamans aiment cette vie (avec tout de même l’envie d’abandonner leurs enfants pour aller vivre seule dans le désert plusieurs fois par semaine !), j’ai découvert que non je n’étais pas très épanouie toute la journée avec mes enfants. J’ai évidemment beaucoup culpabilisé en me disant que j’étais une mauvaise mère, mais j’ai découvert ensuite, notamment via les réseaux sociaux, qu’on était 2/3 quand-même comme moi ! 

Cela nous amènera au sujet 3, hold on !

C.     Des enfants plus grands.

Une amie m’avait dit qu’une expat avec des enfants plus grands changeait tout car on pouvait faire beaucoup plus de choses, qu’il y avait moins de fatigue…

Et effectivement cette 2ème expat est pour moi aussi beaucoup plus douce aussi, grâce à cela je pense. Mes enfants sont « grands » (autour de 10 ans) donc autonomes, donc moins de fatigue, donc on discute aussi, ils ne me demandent pas de jouer avec eux toute la journée (oui je suis une mauvaise mère !), les 2 sont à l’école donc j’ai des matinées libres …

Bon évidemment les gros câlins énormes avec bavouille me manquent mais on ne peut pas tout avoir.

D.     Plus d’enfants : on revient au point A, mais là on affronte « le syndrome du nid vide » qui est déjà dur en France ; mais en expatriation, ces petits loulous ne repassent pas le week-end nous déposer leur linge et emmener un gratin dauphinois dans un tupperware. Ils peuvent être vraiment loin et nos journées peuvent sembler bien vides… 

3.    Le travail

Quand on travaille beaucoup en France, en jonglant entre la nounou, le RER en grève, le petit malade, un chef bien lourd… on rêve parfois de pouvoir ne plus bosser !

Et pourtant, quand tout à coup on se retrouve à la maison sans travailler et qu’on avait l’habitude d’aller bosser tous les matins, on peut vite sentir un vide et se demander quoi faire de ses longues journées

Ici encore cela dépend vraiment des femmes. 

Alors déjà, on va être claire, une femme avec enfants en expat travaille forcément !

Il existe bien encore quelques rares cas de pays où l’on a vraiment (comme en rêvent nos familles en France) : une maid, une cuisinière, un homme de ménage, un chauffeur et où l’on passe notre vie allongée au bord de la piscine avec un cocktail…mais c’est rare (les copines qui y sont peuvent m’envoyer l’adresse pour que je la soumette au RH de mon cher et tendre, merci !).

Sinon en expatriation on a souvent :

  • Des enfants qui finissent tôt l’école et qu’il faut occuper…
  • Et puis des lunchs box à faire…
  • Et puis à gérer les états d’âme de tous : celui de 8 ans qui est triste d’avoir laissé ses copains, l’ado qui râle (il le ferait aussi en France cela dit), le petit de 2 ans qui fait son terrible two, votre mari qui bosse trop …
  • A nourrir tout le monde avec ce qu’on trouve en local sans y perdre le salaire du dit mari, ca peut quasiment demander d’aller dans 6 endroits différents…
  • A apprendre une langue

Donc là, on se dit que vous ne bossez pas… Mère au foyer en France n’est déjà pas de tout repos mais en expat franchement, c’est vraiment un job.

Malgré tout, le manque de « vrai » boulot peut se faire sentir. Pour tout un tas de raison propre à chacune : besoin de faire un truc pour soi, d’utiliser ses compétences intellectuelles / diplômes, de gagner son propre argent, d’assurer son avenir « on sait jamais »…

Pour ma part, j’ai vraiment découvert qu’il FALLAIT que je travaille lors de ma 1ère expatriation, j’avais donc commencé une formation de coaching pour me créer cette fameuse carrière nomade. Nous sommes ensuite rentrés en France où j’ai continué dans le marketing, mais lors de cette 2ème expatriation, j’ai emmené mon projet dans mes valises car je savais qu’il serait nécessaire à ma bonne acclimatation.

Mais si l’on sait qu’on veut travailler, on ne va pas toujours pouvoir facilement : le pays le permet-t-il ? Est-ce qu’on veut être salarié ? Est-ce qu’on peut exporter notre métier de base… ?

Et là il faudra parfois être créatif, se réinventer, et puiser encore dans nos ressources de super expat !


4.      Et puis quoi d’autre

  • Le job du mari : qui peut travailler entre 24h/24 et un peu moins 😉
  • La sécurité du pays : un critère essentiel pour certains
  • La bouffe : on est français ou on ne l’est pas mais la capacité à trouver une baguette et du fromage peut jouer sur notre humeur !
  • La communauté française : plus ou moins grande, plus ou moins active, certains la recherchent, d’autres la fuient, elle peut être hyper aidante, hyper fun et donner beaucoup de peps à une expat
  • LA bonne copine : trouver UNE bonne copine avec qui tout partager peut rendre son expatriation plus douce, la laisser sera alors difficile, même si les réseaux sociaux nous aident à garder le contact
  • Les activités : tu fais quoi ce week-end ? Selon les pays, la réponse à cette question peut être plus ou moins restreinte, et selon votre personnalité vous pouvez être plus ou moins frustré ou au contraire toujours en balade !


Alors c’est quoi l’EXPATRIATION idéale : c’est la vôtre plus précisément la vôtre aujourd’hui qui ne sera peut-être pas là même demain car vous évoluez !


C’est comme pour Mr Patate :

on met d’abord un pays qu’on va aimer d’emblée ou devoir apprendre à aimer

et puis des enfants un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout

ensuite un job ou pas, avec la facilité de le trouver ou pas

et puis des petits détails ….

et on peut changer tout cela à l’infini !

CONCLUSION :

On l’avait compris dès le départ, il n’y a pas de lieu d’expatriation idéale mais VOTRE expat idéale aujourd’hui, ici et maintenant !

Ce que m’apprend l’expatriation c’est justement cette diversité, on n’est tous et toutes très différents. On ne peut pas nous mettre dans des boîtes et c’est tant mieux !

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Article écrit pour Expats Parents par Annaïck Haulle
Site professionnel (accompagnement professionnel) : https://www.ah-accompagnement.com