7 pistes pour aider nos enfants expatriés à développer leur résilience.

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Quel est le parent expatrié qui n’a pas au moins une fois culpabilisé d’imposer à ses enfants des difficultés auxquelles sans l’expatriation il ne serait pas confronté ? Nous sommes nombreux à régulièrement douter, peser le pour et le contre, se questionner du bien fondé de notre choix de vivre à l’étranger et d’imposer certains aspects de cette vie à nos enfants.

Plutôt que de questionner ou regretter, pour bien accompagner nos enfants expatriés, nous pouvons les aider à développer leur résilience. La résilience, c’est ce qui leur permet de bien rebondir face aux grands et aux petits défis de la vie. Et la bonne nouvelle c’est que la résilience s’apprend et se développe à tout âge. 

Les recherches en psychologie positive ont permis d’identifier quels sont les outils qui permettent de développer la résilience. Je partage ici 7 pistes à explorer avec vos enfants.


Bon à savoir : l’adversité est nécessaire pour développer leur résilience

Pour commencer, j’aime autant vous rassurer. S’il nous est impossible de préserver nos enfants de toute difficulté et peine, il est intéressant de savoir que les recherches ont démontré que pour développer notre résilience, nous avons besoin d’adversité ! J’ai longtemps eu de la peine à l’entendre, parce que mon souhait le plus cher est d’avoir des enfants qui ne souffrent pas ! Pourtant, cette adversité leur offre des opportunités d’apprentissages et leur permet d’ensuite rebondir à chaque fois un peu mieux. C’est pareil pour notre corps : il a besoin d’être exposé aux microbes pour créer ses défenses naturelles. C’est le même principe avec les vaccins qui inoculent la souche de la maladie pour développer des anticorps. Même lorsqu’on fait du sport : les exercices pour renforcer nos muscles entraînent douleurs et courbatures !

Ce qui veut dire que nos enfants expatriés ont, de par leur statut particulier, de nombreuses opportunités pour renforcer cette résilience ! Cela étant dit, bien sûr qu’il est préférable de les équiper d’outils pour les préparer au mieux.


Piste #1 : Croire en leur potentiel

Nous projetons souvent nos propres peurs sur nos enfants et avons parfois tendance à ne pas leur faire suffisamment confiance. Pourtant, il est important de se convaincre que quoiqu’il arrive, nos enfants vont réussir à gérer la situation. Pourquoi ? Parce que si vous croyez en eux, ils croiront en eux ! Si vous arrivez à vous convaincre que vos enfants ont le potentiel de dépasser les obstacles qu’ils rencontrent, ils le sentiront et s’en sentiront aussi capables. Le regard que nous portons sur nos enfants est contagieux !


Piste #2 : Normaliser leur situation

Les enfants ont besoin de savoir si ce qu’ils vivent est normal ou non. Ne comprenant pas toujours bien ce qu’il se passe en eux, ils ont tendance à se croire différents des autres, à penser qu’ils sont les seuls à vivre ces émotions négatives. Normaliser leur situation leur permet d’être rassurés et de diminuer leur anxiété.

Nous pouvons leur expliquer que la vie est faite d’obstacles et de difficultés et que nous passons tous par-là, sans exception. Personne ne traverse sa vie sans inquiétudes, doutes, questionnements ; par contre, nous avons tous en nous ce qu’il faut pour les dépasser.

Vous pouvez leur parler d’exemples concrets de personnes ordinaires ou extraordinaires qui ont dû dépasser de petites ou grandes difficultés. Vous pouvez leur raconter vos propres expériences en tant qu’enfant. Vous pouvez leur expliquer que dans chaque classe d’autres enfants comme eux font face à des difficultés et pensent, eux aussi, qu’ils sont seuls dans cette situation. Faites-leur savoir que c’est normal de ressentir ce qu’ils ressentent et qu’ils ne sont pas seuls dans cette situation.


Piste #3 : Souligner les moments où ils ont fait preuve de résilience

La vie de nos enfants n’est pas de tout repos. Ils ne comprennent pas encore tout et les enfants entre eux ne se ménagent pas. Même s’ils sont encore jeunes, ils auront probablement déjà fait preuve de résilience à plusieurs reprises. Ils auront peut-être réussi à dépasser leur timidité pour poser une question à un adulte, pris la défense d’un copain de leur classe, su dire « non » dans une situation délicate, réussi à se faire de nouveaux amis dans leur dernière école, passé un test de math compliqué, trouvé une astuce pour avoir moins peur dans le noir.

En leur parlant régulièrement de toutes ces fois où ils ont réussi à dépasser un obstacle, vous allez leur permettre de construire des souvenirs positifs, des anecdotes sur lesquelles ils peuvent concrètement s’appuyer pour croire en eux. Pour renforcer cette expérience positive, vous pouvez leur demander comment ils ont fait pour dépasser cette difficulté, quelles ont été leurs astuces o solutions… et ainsi les aider à trouver dans le passé des pistes pour résoudre leurs défis actuels.  


Piste #4 : Chercher des opportunités pour dépasser leurs peurs

En tant que parents, nous pouvons les préparer en leur offrant des opportunités pour sortir de leur zone de confort. Susan Jeffers explique que le seul moyen de dépasser nos peurs, c’est d’agir. L’inertie les amplifie. Pour développer leur confiance en eux, et donc aussi leur résilience, nous pouvons leur lancer de petits défis, les pousser gentiment à prendre de petits risques, à faire de petites actions difficiles.

On croit souvent que le courage est un acte héroïque ou extraordinaire. Le courage est en fait très personnel et ce qui est courageux pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Cherchez avec vos enfants quelles sont ces petites « actions courageuses » qu’ils peuvent essayer aujourd’hui. Est-ce de ne pas changer de trottoir à la vue d’un chien ? D’oser intégrer un groupe d’enfants qui jouent à la récréation ? De lever la main au moins trois fois aujourd’hui en classe ? Toutes ces petites actions leur permettront de comprendre que même si c’est difficile, même si parfois ils échouent, ce n’est pas insurmontable.


Piste #5 : Le pouvoir de « pas encore »

Adopter le bon état d’esprit est un prérequis pour développer notre résilience. Les recherches de Dr. Carol Dweck ont mis en avant que les enfants avec un état d’esprit de développement réussissent mieux. Ce qui les différencient d’un état d’esprit fixe, c’est qu’ils aiment les défis, n’ont pas peur de l’échec, continuent à avancer malgré les obstacles et vont persévérer. Pour avoir un état d’esprit de développement, ils doivent être convaincus que rien n’est figé, qu’ils peuvent toujours apprendre et tirer des leçons de ce qui leur arrive.

Pour aider nos enfants à développer cet état d’esprit là, Dr. Carole Dweck propose deux mots : « pas encore !». Lorsque nos enfants échouent ou ne savent pas faire quelque chose, apprenons-leur à toujours inclure dans leurs phrases un : « pas encore !». S’ils n’arrivent pas apprendre l’anglais, dites-leur simplement « pas encore », s’ils n’arrivent pas se faire des amis, répondez-leur « pas encore », s’ils ne savent pas comment résoudre un problème, dites-leur « pas encore ».

Ces deux mots ont le pouvoir incroyable de leur ouvrir l’esprit, leur donner envie d’y changer quelque chose, d’y travailler encore, de persévérer. C’est une simple astuce pour renforcer leur résilience.


Piste #6 : Les aider à réécrire leur histoire

Lorsque nous vivons des moments compliqués, nous avons tendance à nous les rejouer sans arrêt dans la tête, à les ruminer ! Pour nos enfants c’est pareil ! Malheureusement cela nous empêche d’avancer et pire encore, cela peut devenir une croyance profondément ancrée en nous : « Je suis nul », « Personne ne m’aime », « Je n’ai pas d’humour », « Je n’aime pas les changements ».

Nous pouvons les aider à réécrire leur histoire. Pour le faire, nous pouvons leur apprendre à questionner leur discours intérieur : « Es-tu bien sûr de ce que tu avances ? Quelles sont les preuves ? Quelle pourrait être l’autre version de cette histoire ? Quels sont tes choix ? ».

Ça leur permet de prendre conscience de leur discours intérieur et de réécrire ces vieilles histoires qui les freinent et les desservent. 


Piste #7 : Leur apprendre à se ressourcer

C’est dans les moments difficiles qu’il faut aider nos enfants à intégrer dans leur quotidien des activités qui leur permettent de se ressourcer, de décompresser et de faire le plein d’émotions positives. Quelques idées :

- Proposez-leur de faire une liste de tout ce qu’ils aiment faire : dessiner, boire un chocolat chaud, danser, se déguiser, écouter de la musique, arroser les plantes, téléphoner à un ami ! Puis décidez comment vous pouvez davantage les intégrer dans leur quotidien.

- Emmenez-les en balades dans la nature, proposez-leur de bouger et faire du sport.

- Enseignez-leur comment respirer plusieurs fois profondément (inspirer par le nez, expirer par la bouche) à chaque fois que le stress monte.

- Initiez-les à de petits exercices de méditation de pleine conscience : fermer les yeux, porter leur attention sur leur respiration ou les bruits qui les entourent.

- Mettez du zest dans leur quotidien : danser tous ensemble à la maison, visionner un film drôle, imiter des gens connus, faire un jeu de société.


Conclusion

A chacun ses pistes et ses idées. Et en tant que parent, ce que nous pouvons faire de mieux, c’est donner l’exemple en adoptant pour nous-même quelques-unes de ces pistes ci-dessus.


Ecrit pour Expats Parents par Nancy Bonamy, Coach et blogueuse, Formations & Coaching
Son site : https://www.nancybonamy.com/